Le levant dans le dos, cheminer. Laisser derrière soi ce que les heures du jour ont fané. Aller au devant de soi, le mitan passé longtemps déjà, tout entier tournés vers le couchant.
Lui faire face, s’y diriger, d’un seul et même mouvement y aller et s’y tenir. Aller au devant de ce moment précis où le soleil disparaît, se mettre en un lieu qui lui-même est le couchant.
Descendre le fleuve, suivre le rivage, se laisser guider par le mouvement naturel de la géographie alentour. Affluer, se sentir portés par le courant, être rejetés à l’extrême limite de sa condition de terrien, au bout, sur le rivage, face à la mer.
Et devant soi le couchant, ce moment où tout s’éteint, le grand luminion passant sous l’horizon.
Et devant soi le couchant, cet endroit où tout s’arrête, la terre laissant place à cette étendue d’eau, incommensurable.
Maintenant, ne reste plus que la nuit, face à soi, autour de soi. Puis, enveloppé d’obscurité, se retourner pour laisser derrière cet Extrême-Occident.
S’en aller au levant.