Dans toutes les langues, boire, mais quoi?
Replis, lueurs, nuit blanche
Statues froides indiquent une direction
Mini bus passe au rouge
Labyrinthe avec puanteur
Klaxons qui font le tour du cadran, rumeur qui ne s'éteint pas
Claquement des rideaux de fer, tour de clé
Femme blanche en baskets de marque
Taksi, Tacsi, Taxi
Homme en salopette bleue
Vieille femme pliée en deux traverse la rue
S'aide de son chariot poisseux
Bulldozer, boisson sucrée, poussière
Tripots qui se révèlent au passant
Spéculation outrancière, à l'infini
Dans l'Athènes d'aujourd'hui, les transports en commun s'appellent metaphorai. Pour aller au travail ou rentrer à la maison, on prend une "métaphore" – un bus ou un train. Les récits pourraient également porter ce beau nom : chaque jour, ils traversent et ils organisent des lieux; ils les sélectionnent et les relient ensemble; ils en font des phrases et des itinéraires.
Michel de Certeau, «L’invention du quotidien – 1. Arts de faire»,
Éditions Gallimard, Folio Essais, 1990
On eût dit que pour ses habitants le sommeil était un besoin inconnu.
Bien qu'il fût deux heures du matin, ces corridors, ces couloirs qui servaient de rues, si tortueux, si minces que deux hommes souvent n'y pouvaient passer de front, grouillaient d'une foule dont les loques et les visages avaient la couleur même du sol humide.
Joseph Kessel, Hong Kong et Macao,
Ed. Gallimard, Folio, 2011
